La préparation physique du joueur de rugby doit intégrer les exigences physiques du rugby professionnel. En effet la préparation physique en rugby peut se rapprocher du basket-ball, du hockey sur glace dans certains domaines, du football, de l’athlétisme et d’autres. Elle doit prendre en compte la spécificité demandée à chaque poste.

Par conséquent, la préparation physique des joueurs dépend du projet de jeu que l’on veut développer. Celui-ci doit être construit sur la connaissance de ce que chaque joueur doit être capable de réaliser dans le jeu.

Il est communément admis que le rugby regroupe de multiples formes de jeu puisqu’il autorise le jeu à la main aussi bien qu’au pied, le contact avec l’adversaire et sa mise au sol.
Suivant le modèle de Quièvre et Miller, plusieurs types d’impulsions sont mis en jeu avec des situations d’auto projection lors de la course ou de déplacements. Des situations de projection d’un système externe sont aussi observées lors du passage du ballon ou lors des différents plaquages et autres formes de lutte.
Les paramètres énergétiques engagés sont eux aussi en provenance de l’athlète lui-même. Comme dit précédemment, le secteur de la puissance maximale à dominante de force reste dominant malgré les efforts intermittents que demande la pratique de rugby.

Si nous devions décortiquer le rugby dans la totalité des taches mises en scène par les joueurs, nous pourrions faire apparaître sept catégories :

La passe

Elle permet aux joueurs de faire circuler le ballon de rugby entre eux pour pouvoir aller marquer, tout en évitant l’adversaire. Sa particularité est qu’elle doit toujours se faire en arrière du porteur de balles.

Le jeu au pied

Il permet ou joueurs d’avancer plus rapidement dans l’axe du terrain, ou de manière latérale pour faire une passe à son coéquipier plus ou moins éloigné.

Le plaquage

Il permet aux joueurs défenseurs de stopper l’attaquant pour le mettre au sol, l’empêcher de faire la passe et si possible lui prendre le ballon.

Le cadrage

Il s’effectue sur un joueur adverse pour le fixer, de manière à le contourner ou à décaler son coéquipier.

La course

Elle permettra de poursuivre ou d’échapper à un joueur adverse

La préhension de la balle

Elle regroupe les tâches motrices telles que le ramassage, la réception, la protection, l’arrachage… Elle permet aux joueurs de se saisir du ballon dans n’importe quelles conditions et de pouvoir le garder.

La poussée

Elle est très représenté dans l’exercice de la mêlée, mais aussi très représenté dans l’exercice du soutien au porteur de balles et de la percussion.

Malheureusement, même s’il y a de nombreux travaux en sport collectif et notamment en football, ce type d’investigation reste assez rare en rugby à XV. Seules certaine études comme le Projet Leonardo Da Vinci «  métier joueur de rugby », mis en place par le centre de formation du Stade Toulousain Rugby, avec le concours de LARAPS, présentent des données sur l’évolution de notre sport.

Sur le plan des exigences énergétiques et physiques de ce sport, il faut savoir que le rugby a fait un bond énorme. En effet l’évolution de la morphologie des rugbymen sur ces dernières années a été en moyenne plus de 7 cm en taille et 15 kilos en poids.
Ceci s’explique par la professionnalisation de ce sport depuis 1995 et par la prise en exemple des joueurs de l’hémisphère sud tel que la Nouvelle-Zélande, l’Australie, l’Afrique du Sud, pionniers du rugby international.
Une autre cause peut-être mise en évidence, celle de la forme de jeu en place. Le rugby d’aujourd’hui est devenu un sport de médiatique où il y a plus de combats, de mobilités et de contacts.
Ces derniers chiffres reflètent la tournure du jeu actuel qui est beaucoup plus dynamique et beaucoup plus tourné vers le spectaculaire.
Sur le plan énergétique, l’effort du rugbyman peut se résumer comme une répétition d’efforts de type court et de haute intensité.

Des postes spécifique, pour des exigences physiques du Rugby différentes

La spécificité de chaque poste fait que dans une même équipe les joueurs évoluent dans des filières énergétiques plus ou moins différentes. Il sont surtout dans des intensités et des temps de jeu variables. On peut faire cinq groupes :

Les premières lignes

Ils sont les principaux acteurs de la mêlée. Ils produisent des efforts très intenses et statiques qui s’additionnent ensuite avec les actions motrices habituelles du rugbyman.

Les deuxièmes lignes

Ils évoluent beaucoup plus dans de la puissance aérobie lors des mêlées, touches, regroupements ou soutiens. Mais aussi ils effectuent une multiplication d’exercices anaérobies lors des courses de soutien ou de percussion.

Les troisièmes lignes

Ils restent des joueurs du pack de devant avec une demande de mobilité supérieure. On pourra donc dire qu’ils évoluent dans les mêmes filières énergétiques que les joueurs précédents mais avec une plus haute intensité demandée dans la puissance aérobie.

Les demis

Ils sont les plus légers. Ils ont un effort plus soutenu lors d’une phase de jeu. Leurs efforts sont sous-maximaux permettant de parcourir les plus grandes distances et de garder une certaine lucidité dans la gestion du jeu.

Les trois-quarts

Ils sont rapides et puissants. Leurs efforts sont de types maximaux et répétés. Les temps de récupération sont plus longs ce qui leur permet d’exprimer plus souvent leur puissance anaérobie.

Par conséquent, le travail énergétique mis en place sera aussi bien de type athlétique, que de type rugbystique. On se rapprochera du jeu total régi par des temps de jeu et des temps de récupération très nombreux.
Sur le plan des caractéristiques motrices, il est demandé aux sportifs d’être endurant dans leur puissance. C’est-à-dire qu’ils doivent exprimer le plus souvent possible leur puissance musculaire. Le dernier point important sera un gainage pelvien fort et dynamique pour un meilleur transfert des forces hautes/basses du corps. 

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