C’était le match le plus attendu de cette deuxième journée car il pouvait désigner le prétendant à un grand chelem pour ce tournoi des 6 nations 2013.
Les forces en présence étaient très équilibrées ; expérience et appui de son public, côté irlandais et puissance physique et jeunesse, côté anglais. Un élément supplémentaire, la pluie, n’allait pas favoriser un jeu de mouvement mais plutôt un jeu de combats et de coups de pied.

Le fait marquant de la première mi-temps fut certainement la blessure du N°10 irlandais, Jonathan SEXTON. Sans leur maître à jouer, les irlandais n’ont pas su gérer leurs temps forts, notamment en début de deuxième mi-temps alors que les anglais jouaient à 14. Dans le secteur offensif, ils ont eu beaucoup de difficulté à s’imposer physiquement. La succession des temps de jeu n’a pas créé de déséquilibre et surtout n’a pas permis d’avancé. Le jeu au pied d’occupation et les ballons portés ont posé plus de problèmes aux anglais. Dans le secteur défensif, les « verts » ont gardé une bonne organisation collective mais ce sont les fautes individuelles notamment dans les phases de placages qui leur ont coûté cher. Les joueurs au « trèfle » auraient pu gagner ce match mais le manque de maîtrise et de réalisme dans leurs moments forts les ont pénalisés.

Après leur performance de la 1ère journée face aux Ecossais, les anglais ont poursuivi sur leur lancée. On a vu une 1ère mi-temps bien maîtrisée, dans tous les secteurs de jeu : occupation, pression, récupération. L’adversaire étant à la faute, ils ont put concrétiser grâce à leur excellent buteur, Owen FARRELL (6 à 0). Mais l’entame de la deuxième mi-temps a mis en évidence quelques faiblesses. Il y a eu tout d’abord des pertes de balle en conquête : une mêlée chahutée, sanctionnée deux fois, et deux ballons successifs perdus en touche. Puis des fautes en défense sur jeu au sol et ballons portés ont permis aux irlandais de revenir à égalité en un quart d’heure (6-6 à 56’50). La gestion du match, pendant les 10minutes en infériorité numérique, a montré la maîtrise de la charnière anglaise en maintenant les irlandais dans leur camp, en les pressant.
Au niveau offensif, pas grand-chose, mais je retiendrai cette belle occasion d’essai de Manu TUILAGI après un excellent jeu au pied de Ben YOUNGS par-dessus le rideau défensif irlandais, à 5m de la ligne d’en-but (62’).
En défense les joueurs à la « rose » ont fait preuve d’une grande densité physique et de beaucoup de discipline en première mi-temps. Ils se sont consommés très peu dans les phases de placage et se sont redistribués rapidement. Mais ils ont tendance à laisser les couloirs libres et ils ont commis beaucoup d’erreurs individuelles sur les phases de jeu debout (MAUL).

Les Français auront un match difficile, ce week-end à TWICKENHAM, mais ce sont les anglais qui ont la pression du résultat. Et c’est la meilleure des choses qui pouvait arriver aux Bleus. Il va falloir jouer tous les coups notamment en contre attaque, ils avaient eu des difficultés face aux écossais (2 essais encaissés). Il faudra les bousculer en conquête : en mêlée c’est réalisable, en touche il faudra sauter.

On ne gagnera pas les anglais en leur laissant le ballon!!!