Les enjeux étaient importants pour les deux équipes car le perdant du match pouvait finir dernier du tournoi des 6 nations 2013. Le XV d’Italie n’a jamais battu le XV d’Irlande dans une rencontre du Tournoi. D’ailleurs, on s’est rendu compte rapidement que la motivation n’était pas la même dans les deux camps. En effet, dans un stade copieusement garni (80 000 spectateurs), les joueurs italiens ont fait preuve d’envie et de détermination face à un XV d’Irlande sans âme.

Le début de match a été très brouillon, des pertes de balles de part et d’autre, un jeu au pied pas très précis, et beaucoup trop de fautes. Les italiens ont réalisé un match très proche du match d’ouverture contre la France.  Les progrès des joueurs de Jacques BRUNEL sont évidents dans de nombreux secteurs.
Au niveau de la conquête, la mêlée a souvent été dominatrice, permettant de scorer sur pénalité (34’13). La touche a été très efficace au conteste en récupérant 4 ballons aux Irlandais, on connait les qualités de PARISSE dans les airs.
La défense a progressé dans l’organisation collective et dans les comportements individuels. Ne pas prendre d’essai face au XV d’Irlande est une grande performance. Ils ont bien pressé sur la défense en ligne avec des espaces réduits ne permettant pas le franchissement par l’attaque irlandaise, il est vrai, pas très bien inspirée sur ce match. Ils ont surtout bien résisté sur les impacts laissant même deux adversaires sur le carreau, N°12 Luke MARSHAL et le N°11 Keith  EARLS (27’).
En attaque ils avancent sur le jeu à la main, ils tentent des contre-attaques, ils remontent le ballon avec des jeux de relais sur 40 mètres, ils produisent des enchaînements de qualité avec beaucoup de joueurs en mouvement (30’45). L’essai de Gianbattista VENDITTI (48’17) est la confirmation du jeu collectif mis en place par le staff italien. Après 1’30 de temps de jeu, des soutiens permanents au porteur de balle, balayant le terrain de gauche à droite, ils terminent dans l’en but irlandais.
Cependant le tempérament et l’indiscipline  des latins auraient pu leur coûter cher, beaucoup de fautes en début de match mais surtout ce mauvais geste incompréhensible de Sergio PARISSE (51’40). Pris à contre pied en défense, il fait un croc en jambe au joueur irlandais et laisse ses partenaires à 14 pendant 10minutes. La sanction ne se fait pas attendre au tableau d’affichage avec 9 points encaissés.

Côté irlandais, c’est une équipe sans âme qui s’est présentée  sur le stade olympique de Rome. Ils ont perdu trop de ballon en conquête et dans le jeu courant pour pouvoir mettre les italiens sous pression. Le jeu au pied a été utilisé, trop souvent, de manière imprécise et sans grande pression.
Le jeu offensif a manqué  de vitesse et d’alternance. Les joueurs au trèfle n’ont pas été bien dans leur tête à l’image de leur joueur emblématique Brian O’DRISCOLL (carton jaune à 28’50). Il réalise un geste inadmissible sur un joueur au sol, un « stamping », une pression de haut en bas avec son pied sur les côtes de l’ailier italien VENDITTI. Il aurait pu  être sanctionné par un carton rouge.

La Squadra Azzura a largement mérité sa victoire. Ils sont bien dans leur tête et bien dans leur jeu, capable d’enchaîner des temps de jeu  sur plus d’une minute. Le système collectif mis en place valorise les performances des joueurs.  De plus 13 joueurs sur 23, pour cette rencontre, évoluent dans le même club, le BENETTON TREVISE, ce qui favorise les automatismes et le jeu sans ballon.

S.L