Ça aurait pu être le match de la confirmation des progrès du rugby italien apparus face à la France en début de tournoi, ou bien la preuve du renouveau  gallois après leur faux pas de la première journée face à l’Irlande. Mais les conditions climatiques n’allaient pas favoriser le jeu des italiens de plus en plus performants dans la conservation de balle et dans les jeux de relais. En revanche les joueurs au « poireau » connaissaient bien ces conditions et leur jeu de percussion s’y prêtait mieux.

Le premier acte a tourné à l’avantage des gallois, dominateur dans le jeu au pied, bousculant les « Azzurri » en mêlée. Le jeu au pied des italiens a été  moins précis, ils se sont exposés  aux contres gallois et à la réussite de leur butteur Leigh HALFPENNY. La rencontre s’est équilibrée  en  fin de 1ère mi-temps où les italiens sont restés au contact (06 à 09).
Le début du 2ème acte fut fatal au XV d’Italie, un mauvais rebond, après un jeu au pied par-dessus le premier rideau défensif italien, a pris  à revers les deux derniers défenseurs le N°9 Edoardo GORI et le N°10 Kris BURTON. Le centre gallois Jonathan DAVIES  en a  profité  en poussant le ballon au pied pour aplatir le premier essai du match en bonne position (06 à 16). Les latins indisciplinés ont été  réduits à 14 après le carton jaune de leur capitaine  Leandro CASTROGIOVANNI pour fautes répétées en mêlée (58’). Un deuxième coup dur dont ont  profité immédiatement les gallois, sur une combinaison des trois quarts, pour traverser le rideau défensif italien et inscrire leur 2ème essai par le  puissant ailier N°14 Alex CUTHBERT (60’). Leigh HALFPENNY a   achevé le bel ouvrage en transformant du bord de touche, les italiens étaient assommés (09 à 26).

L’équipe de Jacques BRUNEL  n’a pas su rééditer l’exploit du début de tournoi, trop d’imprécision dans le jeu au pied, des difficultés en mêlée fermée,  déjà apparues à Murrayfield. Toutefois ils sont en net progrès dans le secteur défensif comme le prouve les 20 dernières minutes de chaque mi-temps. Il leur restera une petite chance pour renouveler la performance du Tournoi 2007avec deux victoires,  sous les ordres de Pierre BERBIZIER,  ce sera la victoire à Rome contre les Irlandais, lors de la dernière journée.

Côté Gallois, on n’a pas encore retrouvé l’équipe qui avait dominé le tournoi 2012, mais elle est pragmatique et réaliste. Dans le secteur offensif ils ont montré leur efficacité sur le jeu de ligne, dans la défense, en utilisant leurs ailiers très perforants. Ils ont surtout bien gérer leurs temps forts aux débuts de chaque mi-temps en occupant le terrain et en mettant sous pression les italiens par un jeu au pied de qualité.

En tant qu’entraîneur je note surtout leurs qualités d’adaptation. Ainsi, lors de la journée précédente, en opposition à la défense serrée et inversée des français, ils concluaient avec un jeu au pied par-dessus le 1er rideau défensif, dans l’angle mort. Là, face aux italiens, ils ont choisi un jeu dans les intervalles en fixant des adversaires par des leurres et en ouvrant un espace pour leur puissant ailier CUTHBERT. C’est du bon travail ! Les joueurs au « poireau » n’ont raté qu’une seule mi-temps sur les trois derniers matchs et c’était face aux irlandais en ouverture du tournoi. Ce deuxième succès à l’extérieur, leur donne la possibilité de gagner le tournoi lors de la dernière journée qui les opposera aux Anglais. Mais d’abord il faut aller vaincre les Ecossais.

S.L