Le déroulement du  match :

L’équipe de France était annoncée revancharde et déterminée après les désillusions de Rome. Le groupe a été maintenu, il devait donc prouver qu’il méritait cette confiance et prendre le jeu à son compte face à des gallois en plein doute. Oui, mais tout ne se passe pas comme  prévu. Les bleus sont crispés, 4 ballons perdus dans les 6 premières minutes.

Le premier lancement de jeu, après une prise en fond de touche,  avec une percussion en fond de Mathieu BASTAREAUD, suivie d’une libération rapide, nous donne bon espoir sur l’état d’esprit des « Coqs ». Mais les Bleus manquent de réalisme en attaque, les erreurs collectives et individuelles s’accumulent. L’occasion de Yohann HUGET qui doit jouer un 2 contre1 avec Wesley FOFANA (20’) en est la preuve, malheureusement il n’y en aura pas beaucoup. On vient butter sur la défense galloise qui nous presse énormément, souvent en inversée, et nous bloque les ballons debout. Les gallois sont en confiance, leurs lancements de jeu sont efficaces. La défense française est en danger car elle recule sous les percussions des gallois  (16’00) score 3 à 3.

La deuxième mi-temps reprend sur les mêmes bases, on n’y est pas. Sur le coup d’envoi, le N°9 gallois, Mike PHILLIPS, récupère et « déchire » le rideau défensif français sur 40m. Le match ne se débloque pas, le score est de  6 à 6 (51’30). Le XV de France cherche à produire du jeu mais on est plus sur de la conservation que sur de l’avancée, après 15 temps de jeu, nous avons progressé de 5m (62’- 64’). Les hommes aux «  poireaux » vont rester sur leurs schémas bien établis : occupation, lancement de jeu, percussions et renversements. L’essai de la victoire galloise est amené ainsi. Un jeu direct, après un fond de touche, et un jeu de percussion au centre du terrain fixent un maximum de français. Le N°10, Daniel BIGGAR, renverse le sens de jeu, il profite intelligemment du retard du 2ème rideau bleu pour adresser une passe au pied millimétrée à son ailier, George NORTH. Bien jouer !

La France est battue, la dernière pénalité pour les gallois anéantissant tout espoir.

Une deuxième défaite, mais à qui la faute ?

Tout le groupe est responsable, cela s’appelle la solidarité. Ceci étant, il est important de savoir se remettre en cause de manière objective. Quoi de mieux que des statistiques, appuyées par des vidéos pour se dire des vérités.
On ne peut pas rater des situations de surnombres aussi évidentes (11’30-20’-22’).
Tous ceux qui ont venté les performances de l’automne ont aussi leur responsabilité. En effet, face aux SAMOAS, on a retenu le contre de Frédéric MICHALAK pour un essai victorieux. En revanche on a oublié les 27 ballons perdus dans le jeu courant. On en perd plus de 30 face aux gallois.

Que doit-on changer ?

Nous avons un manque d’alternance dans les formes de jeu, c’est un jeu trop restrictif. Sur 14 touches  9 sont jouées en mauls qui le plus souvent se terminent au sol.
Dans le secteur offensif, nous consommons beaucoup trop de joueurs dans les regroupements, entraînant des jeux en sous nombre (6’12). Les relances de jeu sont trop loin des regroupements favorisant la montée défensive des gallois. Les jeux croisés sont trop loin de la ligne d’affrontement.  Le jeu au pied et la lutte aérienne sont trop faibles.
Dans le secteur défensif, on ne va pas suffisamment chercher les gallois en défense, trop d’erreurs individuelles.
En conquête on doit disputer le ballon en touche, ce fut la meilleure rampe de lancement des gallois.

Quelles sont les solutions ?

Je pense qu’avant tout elles sont en interne. Personne n’a oublié l’état d’esprit et l’enthousiasme du groupe lors de la 1ère mi-temps face aux Argentins. Il faut retrouver la confiance.
Les joueurs doivent trouver des solutions sur le terrain, il faut s’entraîner à prendre des informations, de repères, il faut communiquer. On peut discuter les options de jeu adaptatif ou de jeu prédéfini. D’intelligence situationnelle, je préfère. On doit tout simplement faire le bon choix au bon moment. On doit s’entraîner à gérer des surnombres, on doit être capable de sortir d’un système de jeu pour profiter du déséquilibre que l’on a créé.
L’occasion manquée de la 20ème minute, par Yohann HUGET, avait mis en évidence  la difficulté de la défense galloise face à un jeu de passe-contact, de contact-passe et de jeu redoublé.
Nous n’avons pas l’esprit britannique, ni la discipline. On ne peut pas s’enfermer dans des systèmes stéréotypés qui nuisent actuellement à notre championnat.

IL NE FAUT PAS JOUER POUR NE PAS PERDRE. IL FAUT PRENDRE DES RISQUES POUR GAGNER.

S.L