Cette 8ème journée apparaissait comme un tournant dans le TOP 14. En effet certaines équipes devaient prouver leur ledearship dans ce championnat comme Clermont, Toulon et Toulouse. D’autres avaient beaucoup plus de pression, étant donné les contre performances précédentes à domicile, c’étaient le cas de Biarritz, Bayonne et Bordeaux-Begles.
Un autre élément était intéressant ce week-end, c’était le comportement des arbitres étrangers. Nous sommes rassurés, les problèmes de l’arbitrage ne sont pas franco-français, c’est un problème d’interprétation. Il faudra aussi se pencher sur la modification des règles, notamment des regroupements qui deviennent des amas de joueurs où tout est permis.

 

GRENOBLE 28 / PERPIGNAN 23

Belle soirée à Lesdiguiéres, temps magnifique, stade plein et deux équipes qui font du jeu. Les perpignanais peuvent avoir des regrets sur ce match, il y avait largement la place de le gagner. L’USAP a produit du jeu mais souvent ils ont donné l’impression de réciter une leçon sans grands changements de rythme avec une certaine nonchalance, à l’image du N°10 HOOK qui ferait monter la tension à pas mal d’entraîneur. Le ballon circule sur toute la largeur du terrain, devant la défense grenobloise, sans trop avancer, avec des joueurs qui se présentent à vide, en leurre. Ils se sont créer des occasions franches, ainsi lorsque le centre PIUKALA traverse le premier rideau isérois, il fait un crochet intérieur alors que son ailier PLANTE, certainement un des meilleurs joueurs du match, se présente à son extérieur. Les erreurs individuelles vont couter cher aux catalans, ainsi ce ballon rendu à l’adversaire par un jeu au pied du demi de mêlée David MELE, dans les dernières minutes de jeu, alors que l’USAP mène 23 à 21. La contre attaque des grenoblois aboutit à l’essai de la victoire, à la délivrance du public de Lesdiguières et à la fin du rêve des « sang et or ».

Les grenoblois ont souffert et on sentait un véritable soulagement dans le staff avant cette trêve européenne. Ils ont tenu le choc face à une équipe qui avait affiché ses intentions de faire un résultat à Grenoble. Dans le secteur offensif, peu d’occasion, si ce n’est la passe manquée de Waqaseduadua pour Gengenbacher à 5 mètres de la ligne d’en-but en première mi-temps. Le jeu pénétrant fut plus efficace avec le talonneur Laurent Boucher, très dynamique. Le jeu debout, en maul après touche, avec un arbitre qui n’hésitait pas à sanctionner les défenseurs, donna l’occasion à Valentin Courrent de faire le score ( sept pénalités). Les isérois ont eu le mérite de jouer le coup à fond sur ce dernier ballon rendu par les Perpignanais, l’essai de Butonidualevu conclue un mouvement sur 60m, une sortie de balle du dernier regroupement était bien négociée par Valentin Courrent, sur le petit côté, face à une défense catalane bien statique. Les isérois étaient libérés, les perpignanais étaient à l’arrêt.

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CASTRES 16 / CLERMONT 13

On attendait des Clermontois plus réactifs, après leur dernière prestation, en demi-teinte, à domicile contre le Stade Français. Certes il y avait pas mal de changement mais l’ensemble paraissait solide. Du côté Castrais, on annonçait un gros match pour oublier la déconvenue de Montpellier la semaine précédente. L’intensité n’était pas au rendez-vous, beaucoup de jeu au pied de pression pour pousser l’adversaire à la faute.
C’est Castres qui dominait dans ce secteur mais le buteur Rory KOCKOTT était dans un mauvais jour avec 4 échecs. Castres produisait du jeu devant la défense, ils cherchaient à la déséquilibrer avec des pénétrations de TEKORI notamment ou des ailiers. Sur leur meilleur enchaînement, ils négociaient mal le surnombre dans le 22m adverses et se faisaient piégé par une interception. La force mentale des tarnais leur a permis de revenir dans ce match. Après plusieurs actions proches de l’en-but des « jaunards », ils concluaient par un essai de KOCKOTT sur un départ autour de la mêlée. Ils revenaient à hauteur des auvergnats et à 4 minutes de la fin Romain TEULET donna la victoire au CO, amplement méritée.

Côté Clermont, pas grand-chose de positif, une première mi-temps basée essentiellement sur l’occupation du terrain et le jeu au pied de JAMES, beaucoup de fautes au sol et dans les zones de placages auraient dû leur coûter plus cher. La deuxième mi-temps a bien commencé avec l’interception et l’essai de BUTTIN mais les auvergnats ne tenaient pas le ballon, ils étaient bousculés en mêlée, ils faisaient des fautes de mains sur des ballons importants et leur jeu au pied était vraiment trop approximatif pour être efficace. Les clermontois ont mené les trois quart du match, ils ont été trop fragiles dans la gestion de leur charnière pour préserver ce résultat. Mais peut être pensaient-ils déjà à la H-CUP.
L’arbitrage fut à l’image du match, avec des bons choix et des moins bons. Il a laissé jouer l’avantage à la mode britannique, il a sanctionné les placages hauts. Par contre il a été très laxiste sur le jeu au sol, les soutiens dans les rucks étaient plus proches des plongeons de JO de Londres que des actions prônées par l’IRB. Il a eu des difficultés a interprété les fautes en mêlée, ainsi sur celle qui précédait leur essai, les castrais subissaient énormément, il laissa jouer.

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BIARRITZ 9 / TOULON 36

Ce match était un bon test pour les deux équipes, les toulonnais pour corriger la mauvaise feuille rendue à Toulouse et les Biarrots pour s’enlever le mal de tête du derby basque. Côté « Rouge et blanc », les mêmes maux produisent les mêmes effets, ils n’ont pas su prendre les points sur leurs moments forts. Dans le secteur offensif, ils venaient bien attaquer la ligne adverse, la percuter et souvent la mettre à la faute, malheureusement les butteurs n’étaient pas dans un bon jour. Le plus difficile au rugby est de se créer des surnombre: Comment Damien Traille peut-il lâcher ce ballon au pied alors qu’il doit jouer un quatre contre deux, dans les 22m varois ? Comment un ailier ou un pilier peut-il se coucher à 1m de la ligne, alors que ses partenaires sont en surnombre pour le pousser dans l’en-but ? C’est la confiance qui manqua le plus aux Biarrots, le bon geste aux bons moments.
En défense, le premier essai faisait mal, les biarrots étaient cinq contre sept attaquants « Rouge et Noir » après une touche réduite à 5, le respect de la ligne et la communication n’a pas bien fonctionné surtout pour le N°10 biarrots Matt BERQUIST qui ouvra la porte pour l’ailier toulonnais SMITH, en deuxième rideau l’ailier NGWENYA était aux abonnés absents. La mêlée était malmenée et couta des points. La gestion de fin de match allait encore une fois coûter cher aux basques, plusieurs pénalités non tentées, à un quart d’heure de la fin, au profit de pénal-touches improductives. Des pertes de balle qui offraient deux essais supplémentaires aux toulonnais, la coupe était pleine.

Côté Toulon tout allait bien, un lancement de jeu en touche de qualité avec un bel essai, une conquête de qualité notamment en mêlée, un bon buteur. « Ce n’est pas compliqué le rugby !!! ». Ceci étant dit, les varois ont profité des erreurs biarrotes pour aller chercher un bonus qu’ils n’avaient pas forcément provoqué. En défense, le résultat était positif car ils n’ont pas pris d’essai, mais les occasions des basques montraient quelques difficultés dans la redistribution et sur les placages individuels. Les infiltrations de l’ailier gallois Aled BREW et de Damien TRAILLE ainsi que les contre-attaques de NGUENYA auraient pu connaître un meilleur sort.

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Cette 8ème journée met en évidence la difficulté d’arbitrer le rugby moderne, ce n’est pas un mal français, il faudra vite trouver des solutions avant 2015. La gestion des dernières minutes d’un match, comme à Bordeaux ou Grenoble, cela se travaille à l’entraînement. La faiblesse du jeu au pied et des organisations collectives qui s’en suivent sont criardes.

S.L