La finale du tournoi des 6 nations 2013 se présentait de la meilleure des façons pour le XV du PAYS de GALLES face aux ANGLAIS. Devant leurs supporters dans le Millenium Stadium de CARDIFF, ils se devaient de laver l’affront du match d’ouverture face à L’Irlande. Mais surtout une victoire de plus de sept points leur offrait la première place du TOURNOI.

Le XV d’ANGLETERRE a  dominé le début du tournoi. Il arrive en terre galloise après 4 victoires successives pour réaliser le grand chelem, mais le dernier match face aux Italiens (18 à 11) a manqué de maîtrise et a peut-être même semé le doute.
La première mi-temps a été équilibrée en termes d’occupation et de possession. Les 20 premières minutes ont été à l’avantage des gallois. Occupant le camp anglais, ils pressaient en mêlée fermée et  enchainaient les temps de jeu, le ballon circulant sur toute la largeur du terrain. En poussant l’adversaire à la faute, les anglais concédaient 5 pénalités alors que les gallois  étaient sanctionnés 1 fois (21’20’’ : 9à 3).
Les joueurs du XV de la Rose allaient se reprendre dans la deuxième partie de cette mi-temps. Les gallois se mettaient à la faute mais le buteur Owen FARRELL n’était pas en confiance. Les choix réalisaient par le capitaine et le buteur laissé apparaître une certaine fragilité. Alors que le talentueux buteur des Saracens choisissait de taper une pénalité 45m tout à gauche (non réussi – 25’18), il prenait la décision 3 minutes plus tard d’aller en touche, sur une pénalité face aux poteaux. Celle-ci même qui leur aurait permis de recoller à 9 – 6. Si on ajoute le hors jeu gallois sur touche, à 10m de leur en-but, oublié par l’arbitre australien Monsieur Steve WALSH, le XV d’Angleterre aurait pu mener à la mi-temps.
La pause était sifflée après une remontée de terrain efficace des avants gallois avec un jeu pénétrant dans l’axe offrant une possibilité de drop que Daniel BIGGAR manqué de peu. A la pause, les deux équipes rentraient au vestiaire sur un score de 9 à 3. Notre sentiment était celui d’un match très engagé, avec un système de jeu basé sur du défis physique, dans le but de fatiguer les organismes. A l’image du jeu à une ou deux passes maximum, utilisant des joueurs pénétrant tel que Jamie ROBERTS ou Chris ROBSHAW, la stratégie imposé par les staffs était celle de la patience, de la conservation pour pousser l’adversaire à la faute, cherchant parfois même la cassure dans le premier rideau défensif.

Le deuxième acte reprenait sur un « tennis ballon », fait d’un jeu au pied inefficace. Attentiste, ce choix de jeu rendait le ballon trop facilement à l’adversaire. Mais très vite le XV au Poireau réagissait en conservant le ballon grâce à leur conquête en touche, pilonnant les lignes anglaises pendant plus de 3 minutes sur un jeu dans l’axe en PICK and GO. Les anglais défendaient héroïquement mais étaient sanctionnés pour une position de hors jeu (50’25’’ : 12 à 3).
Les gallois prenaient le large définitivement au score à la 56ème minute avec un essai du N°14 Alex CUTHBERT. Un ballon de récupération au sol du N°18 Scott ANDREWS, entaché d’une grosse faute oubliée par le trio arbitral, permettait au contre gallois  de se développer.  Après quatre passes, le puissant ailier était placé sur orbite, se dégageant de la pression de son adversaire direct par un raffut pour finir en terre promise (17 à 03). Les Anglais ne s’en remettront pas, à l’image de leur banc de touche si efficace depuis le début du tournoi. Pour exemple, à la 65 minutes, le N°16  et le N°21, placé en position de joueur axial et de leader sur un ruck défensif, manquait successivement deux plaquages sur le 3ème ligne Sam WARBURTON. Ce dernier déchirait le rideau défensif anglais sur 30m. La libération était rapide pour bien exploiter le décalage à l’extérieur. Le N°7 Justin TIPURIC jouait un 2 contre 1 plus 1 d’école, une feinte de passe, un changement de rythme et une offrande pour son ailier Alex CUTHBERT, réussissant ainsi un doublé (65’36). Le score était alourdi par une pénalité de BIGGAR quelques minutes plus tard  (30 à 03).

Côté Anglais…

c’est certainement une grande déception quand on manque un grand chelem mais sur l’ensemble du match il n’y a pas grand-chose à redire. Ils ont été dominés en mêlée, ils n’ont pas suffisamment maîtrisé la possession de balle et ils ont abusé du jeu au pied, sans précision et sans pression. Dans le secteur offensif la mauvaise gestion de la charnière n’a pas permis de profiter de certains déséquilibres. Ainsi à la 30ème minute à la suite d’un lancement de jeu direct en touche, une fixation au milieu du terrain et une libération rapide, ils n’exploitent pas un surnombre à l’extérieur évident (6 contre 2+1). Le point positif reste le secteur défensif. Ils ne lâchent pas facilement, à l’image de leur investissement sur la défense en zone 0, et le jeu à une passe proposé par les gallois. C’est un groupe jeune, d’avenir, qui a subi plus la pression du résultat que la pression physique.

Côté Gallois…

c’est une victoire largement méritée, faite à la fois d’intelligence de jeu et de ressource physique incroyable, certainement transcendé par un publique omniprésent. Ils ont beaucoup tenté, c’est la force de cette équipe qui a retrouvé son jeu. Il s’appui sur une conquête de qualité, une conservation de balles permanente et un défi physique gagnant à chaque point de rencontre. Mentalement ils ont réussit, après des mois de pression, à retrouver de la confiance face, il est vrai, à des collectifs en plein doute comme le XV de France. Le premier match qui reste pour moi le meilleur du Tournoi, a montré un point faible dans le secteur défensif. Ils ont du retard dans la redistribution, des comportements parfois individualistes, des montées en pointe notamment des ailiers dont avaient su profiter les irlandais.

Enfin, cette rencontre n’aura pas levé le doute sur le comportement du trio arbitral, avec un système à l’hémisphère sud, privilégié par des choix s’appuyant parfois sur une interprétation plutôt que sur le règlement. On est sur de la gestion de match, on trie les fautes, mais certaines oubliées sont néfastes au rugby. Ainsi l’arbitrage du jeu au sol est trop laxiste, sur l’attitude des plaqueurs qui retardent trop souvent des soutiens offensifs qui viennent déblayer plusieurs mètres au-delà du ruck.

S.L