Pour conclure cette tournée d’automne, on espérait un résultat positif des Français face à des Sud Africains émoussés en cette fin de saison. On attendait des « Bleus » déterminés, physiquement plus frais, prêts à proposer un jeu de mouvement pour  contourner les puissants  « Spingboks ». Etant présent au Stade de France, haut perché dans les tribunes, je peux vous affirmer que le jeu offensif des Français n’est pas encore au point, du moins dans la redistribution des joueurs. L’engagement fut total, l’analyse de la vidéo me l’a confirmé par la suite.
Ce match n’a jamais atteint les sommets, il y a eu trop d’erreurs techniques, d’approximations, de la part des joueurs et beaucoup trop d’hésitations du trio d’arbitres, notamment en mêlée fermée.
Nous allons surtout analyser le jeu des « Bleus ». L’équipe est en construction, le staff  lui est certainement en réflexion.

Les points faibles du XV de FRANCE:

[tabs position= »top » event= »click »] [tab title= »Le Jeu  au Pied »]

Trop d’erreurs et d’approximations dans le jeu au pied

La qualité du jeu au pied a peu évolué après trois semaines de préparation. L’erreur de Morgan PARRA, en début de match, sur son jeu au pied contré, est difficilement compréhensible. Sa lenteur et son manque de lucidité dans la prise d’information a couté cher aux Bleus. Le constat a été négatif par le nombre de ballons rendus trop facilement à l’adversaire notamment par un jeu au pied peu précis (17 sur 24). Les options sur les coups d’envoi ont manqué d’alternance et on a  rendu trop facilement le ballon à l’adversaire.

Le jeu au pied de Rémi TALES a manqué de longueur pour nous sortir de nos 22m. Le jeu au pied de pression de Morgan PARRA a été, souvent, trop long pour pouvoir exercer une pression dans la zone de récupération (lutte aérienne). Il a manqué des  joueurs récupérateurs dans les zones de lutte aérienne, ils ont été trop passifs et attentistes.


[/tab] [tab title= »La Mêlée »]

La technique de la mêlée n’a pas énormément changé mais en modifiant les règles les législateurs ont modifié les rapports de force. La mêlée française a subi plus collectivement qu’individuellement. La valeur intrinsèque de la première ligne sud africaine impose une grosse organisation collective : une posture basse, des liaisons fortes et de l’explosivité à l’introduction du ballon. On a souffert parce la mêlée française n’a pas choisi les bonnes options, au bon moment.

Le drame de la mêlée reste l’arbitrage, il suffit d’appliquer les règles dans la chronologie de la mêlée et ne pas attendre le fin avec l’effondrement de celle-ci……….pour ne pas prendre la bonne décision.


[/tab] [tab title= »La Redistribution Offensive »]

Le jeu offensif est le grand chantier du rugby français

Les entraîneurs français, tant au niveau des clubs que de l’équipe de France, ont mis l’accent sur les secteurs défensifs au détriment des principes offensifs. Sous l’influence des « rugby » de l’hémisphère sud, nous mettons en place des systèmes de jeu prédéfinis qui valorisent le défi physique.
Face au potentiel physique des Sud africains, il est nécessaire de pratiquer un jeu debout, de mouvements, avec de la vitesse et de la précision dans les réalisations techniques.
La conquête a été en difficulté, les meilleurs ballons ont souvent été les ballons de récupération pour profiter du déséquilibre dans l’organisation défensive adverse. Malheureusement, les options de jeu pénétrant et de conservation ont été choisies.
Ces comportements ne sont certainement pas de la seule responsabilité des joueurs. La plupart des « staff » de clubs ne pratiquent plus le travail en opposition réelle. Nous sommes dans la représentation mentale, dans le subjectif et non l’intelligence situationnelle.

Mes 20 ans d’expérience comme entraîneur vous l’affirme, cela c’est avéré à maintes reprises, on joue comme on s’entraîne. Le jeu offensif du XV de France manque d’ambition, d’adaptation et de réalisme et peut être d’entraînement.

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Les Points forts du XV de FRANCE

 

[tabs active= »1″ position= »top » event= »click »] [tab title= »Un potentiel en conquête »] Le rugby français peut s’appuyer sur une bonne conquête, mais il ne faut pas se tromper de stratégie.
La mêlée a été irrégulière mais elle reste un point fort si elle accentue sa force collective. Nous devons imposer notre explosivité à la poussée.
La touche est performante sur l’alternance, réduite ou complète, intention ou plusieurs temps. Nous avons, là, une bonne rampe de lancements de jeu. Mais nous pouvons, peut être, faire plus au niveau du conteste.
[/tab] [tab title= »Des qualités offensives »] Les qualités offensives sont évidentes dès que nous arrivons à mettre du mouvement. La vivacité et la technique individuelle nous permettent de jouer debout dans les défenses adverses. Les jambes du trio de fond de terrain (11-14-15) doivent affoler les organisations défensives adverses sur les contre-attaques. Les Bleus, individuellement ont de l’envie, cette force mentale doit se traduire sur le terrain par un jeu plus ambitieux, collectivement : il faut MARQUER
[/tab] [tab title= »Le pressing défensif »] Certainement,  c’est le point le plus fort de ce match. La capacité à s’opposer individuellement et collectivement nous a permis de récupérer des ballons, à l’image de l’essai de HUGET, mais aussi d’annihiler la puissance des Springboks. La montée défensive a été rapide, coupant souvent les extérieurs, les placages ont été efficaces et déterminants face au jeu en avançant des sud-africains.
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Pour le premier match des VI Nations en 2014, les Français devront construire sur ces points. Il faudra des fondations solides en conquête, des ouvertures pour laisser entrer la lumière en attaque avec des joueurs libérés qui tentent des choses et une bonne couverture de sécurité en défense pour se protéger des intempéries anglaises. Bien sur il ne faudra pas oublier la qualité du jeu au pied, souvent déterminant dans le rugby moderne.